J’était trop impatient pour attendre l’arrivée de mon pote Edouard le lendemain, du coup j’ai trouvé une petite rando sympas avec un profil bien technique, visiblement il y aura du franchissement, une quarantaine de bornes… histoire de se dégourdir les jambes !
Après 20 minutes de montée avec une vue de dingue mais sans grand intérêt, j’atteins le village de San Antonino, me voila au départ, je suis chaud bouillant, je pars à bloc !
Ça tape dans tous les sens, je suis sans cesse à la limite, j’ai chaud, je ne suis pas concentré, je subit littéralement le terrain, au bout de 2 minutes je m’arrête net dans un rocher !
« Putain mais c’est ultra dangereux ce spot ! » Moi qui partais sans gant ni genouillère, pour une « balade » histoire de voir un peu comment se comporte le vélo… J’avoue que je suis un peu dérouté !
Je me fais chahuter dans tous les sens, il y a des ravins des deux côtés, des éboulis, mes manivelles raccrochent très souvent dans les rochers, le chemin « partagé » est clairement un chemin piéton méga rocailleux et franchement j’en chie ! Il y a des ronces de tous les côtés, des dalles glissantes, des racines, bref c’est hyper difficile !
Je porte un peu le vélo, je pousse, je met souvent le pied a terre… Je ne suis pas bon ! Pas bon du tout ! Passé un court instant à me plaindre tout seul… Je prend les choses en mains, j’enlève mon coupe vent, je ressert mon sac, je durci un poil les suspensions, j’ajuste ma hauteur de selle, et, plus déterminé que jamais et surtout conscient du niveau d’engagement général du spot, je repart.
Doucement, je prend confiance, j’y vais tranquille, plus je roule et plus je me sent bien, je commence doucement a comprendre comment fonctionne le vélo, contrairement à mon Moustache, celui la, rien ne sert de le brusquer, il fait parti de ces vélos ou tout semble facile a condition d’être en confiance et de le laisser travailler. Et plus ça va, plus je me sent bien, plus les franchissement me semblent aisés, plus les descentes vont vite, je saute dans tous les sens, manuals et dérapages, je m’éclate !
Passé une quinzaine de kilomètres, c’est maintenant clair : Je prend mon pied et je roule vite, en bas d’un méchant pierrier je réalise que je roule même très vite ! Le départ du spot était commun à l’itinéraire de rando pédestre mais 2 kilomètres plus loin, nos chemins se séparent et là, c’est un régal ! De beaux appuis, un Trail technique ultra rapide, des paysages grandioses avec une vue plongeante sur la Méditerranée… Bref le rêve !
Me voila arrivé sur le littoral après 1h00 de descente, je suis épaté par le comportement de mon nouveau vélo ! Rien à voir avec mon précédent bike. Il n’a rien d’un vélo polyvalent, pépère comme pouvait l’être mon Moustache. On est clairement sur une arme ! Un vélo qui peut correspondre selon moi à tous les utilisateurs, du randonneur au descendeur, mais surtout à ceux qui aime les cailloux, la pente, les mangeurs de D-, les enduristes, les vrais ! Dans le rapide, il ne bronche pas, fait preuve d’une stabilité à toute épreuve, il est collé au sol, un rail, les racines, les dalles, les roches instables … il ne bouge pas d’un poil et plus je vais vite, plus il me semble facile ! Belle prouesse, franchement.
Dans le technique, le sinueux, il faut d’abord être attentif car le pédalier est très bas, du coup ça raccroche souvent, une fois cette donnée bien mémorisée, on adapte les relances, on utilise souvent l’extended boost du moteur Bosch dans les racines, les pierriers lents et techniques… Mais quel régal ! Si comme moi vous prenez depuis votre passage à l’électrique du plaisir en montée mais que votre véritable passion c’est la descente… alors vous n’avez plus qu’a changer de vélo ! J’ai enfin trouvé un bike capable de monter aux arbres, de m’accompagner sur une rando pépère, mais aussi et surtout de me donner un max de plaisir dès que la pente s’inverse. Je le compare facilement à mon Yeti SB 150 en musculaire, avec un vélo qui monte correctement, roule plutôt bien sur les sections plates mais qui clairement « déchire grave » en descente !
J’emprunte ensuite le chemin des douaniers pour longer le littoral un moment, je me laisse le temps de regarder le paysage, j’apprécie la position, le confort du vélo. Je roule pépère, ça monte légèrement puis ça redescend tranquille…
La aussi, quel plaisir ! Je reviens même sur mes propos précédent : «Finalement ce vélo est aussi parfaitement adapté à un usage rando ! Il est même particulièrement appréciable dans ces conditions ! » Je roule, je roule, je roule, je le trouve confortable et bien pensé, la position permet de longues sorties, et finalement même sur des trails plats le plaisir est au rendez-vous.
A force de rouler, je me perd, littéralement ! Je décide donc de remonter dans mon petit village haut perché par les chemins de 4X4 pour ne pas rentrer de nuit. Arrivé chez moi, comme le vélo est neuf, je check les serrages, rien n’a bougé, je charge la batterie pour le lendemain et profite penard de cette première soirée.